A Miribel, un concours de boules flamboyant !
En ce samedi qui marqua, pour nous, le retour des hostilités après une pause estivale bien méritée, le président se leva dès potron-minet pour indiquer avec force panneaux et banderoles l’itinéraire des derniers cent mètres aux convives dont l’avant-garde ne tarda pas à se présenter. Nous posâmes ce jour-là nos valises au Parc des Sports de la Chanal, admirablement accueillis par l’Amicale Boule de Miribel.
Comptoir et passe-plat se garnirent rapidement de pots de vin blanc, tandis que la musique, désormais bien connue, des verres qui s’entrechoquent émit ses premières notes de musique. Et tandis que les discussions animées des comparses tintinnabulant grondèrent de plus en plus fort, au rythme des nouvelles arrivées, les premières odeurs alléchantes s’élevèrent de la cuisine, nichée au fond de l’antre de nos hôtes amicaux.
Les quelque trente acolytes étaient maintenant arrivés. Les propos allaient bon train, les grattons faisaient glisser les canons de vins de couleurs diverses et variées. A neuf heures à peine dépassées, les choses sérieuses pouvaient commencer.
Et elles commencèrent ! Elles débutèrent même, ma foi, de fort belle manière par un mâchon de très grande facture, partagé par cette compagnie de drilles endiablés.
Rien d’étonnant d’ailleurs à la qualité de ce repas détonnant quand on sait que le grand ordonnateur des agapes n’était autre que Jacques Porcu, l’ancien patron du Morgon, le restaurant bien connu, hôte de nos permanences hebdomadaires.
Les compagnons s’attablèrent religieusement autour du président qui fit son discours et la fête commença : le tablier, dévoré sapeur et sans reproche par les convives enchantés, ni trop sec ni trop mollasson, fut juste parfait, accompagné de pommes de terre vapeur et d’une sauce gribiche de bon aloi. Le plateau de fromages secs bien fourni et les pots d’un vin rouge gouleyant parachevèrent la bombance pour le plus grand bonheur des compères épanouis. Les ventres bien remplis, les participants devinrent compétiteurs, les amis féroces rivaux.
Et le concours de boules fut lancé. Faute de forces vives du côté des mâchonneurs, fut demandée une participation active de l’Amicale bouliste autochtone et c’est avec le renfort de la gente féminine que deux parties de longue furent organisées. Côté pétanque, les terrains furent mieux achalandés et c’est la triplette emmenée par Matthieu et complétée par nos stagiaires David et Zouzou qui l’emporta haut la main, lors d’une rencontre extrêmement relevée au cours de laquelle s’alignèrent pas moins de six équipes.
Après ces exercices physiques de haute voltige et de grande intensité, les esprits s’apaisèrent à nouveau, adoucis par l’arrivée, à partir de midi, des fenottes et des rares absents de la matinée.
L’apéritif animé trop vite terminé, les ripailles reprirent de plus belle avec cette assemblée élargie. Comme toute la journée, le temps fut de la partie, alliant soleil éclatant et température idéale. Les commensaux se réunirent à 13h-13h30 autour de tables ombragées et festoyèrent autour d’un plat de résistance réalisé avec maestria : un saucisson pistaché accompagné d’une sauce forestière et d’un gratin dauphinois de qualité.
Une terrine goûtue et une salade de tripes avaient déjà éveillé les papilles des valeureux et les pots de vin rouge qui défilèrent à un rythme soutenu, même s’ils furent dégustés avec modération sinon parcimonie, firent glisser un plateau de fromages secs que nous n’avions qu’effleuré lors des agapes matinales. Si les cinq fruits et légumes quotidiens furent déjà présents dans les pots de divins nectars égrenés tout au long de la journée, une tarte aux fruits variés et des fruits frais finirent de mettre d’accord l’assemblée.
La tournée de digestifs présidentielle, toujours consommée avec modération, et une partie de boules impromptue parachevèrent une journée en tout point mémorable : merci les Francs-Mâchons.
