Les francs-mâchons

Société philanthropique pour la défense et l’encouragement de la tradition du mâchon, créée en 1964

 

Dès 1810, le conseil municipal de Lyon évoque le projet d’un grand marché en coeur de ville pour alimenter les Lyonnais. Le lieu est choisi : le jardin de l’ancien couvent des Augustins. L’architecte aussi : René Dardel, l’architecte de la Ville, concepteur du Palais de la Bourse.

Le projet d’un marché couvert est initié en 1833.

Dès 1836, Dardel a imaginé un premier projet de bâtiment unique, situé sur la partie sud de la Place Gabriel-Rambaud, avec un espace pour les chevaux et les voitures. Il est jugé trop simple.

A la fin de la même année, l’architecte a revu sa copie et dessiné deux ouvrages sis de part et d’autre de la rue de la Martinière, sans grilles, largement ouverts sur la voie publique. C’est la raison pour laquelle le Conseil des bâtiments civils le refusera également.

C’est donc le troisième projet qui sera approuvé en 1837, pour un début des travaux l’année suivante.

I) Le projet initial


Le projet retenu implique donc la construction de deux halles, deux rectangles de 13,40 mètres sur 40, établis sur la place Gabriel-Rambaud, de part et d’autre de la rue de la Martinière.


Des colonnes en pierre, surmontées d’un chapiteau, d’inspiration toscane, portent un toit à longs pans, couvert de tuiles plates. Entre les colonnes, des murs-bahut sont surmontés par des grilles de couleur olive très foncée.
La partie centrale est couronnée d’un lanterneau ouvert, garni de zinc et soutenu, à l’intérieur, par des colonnettes en fonte et, à l’extérieur, par de courts piliers.
Dans chaque halle, l’intersection des allées est-ouest et nord-sud est ornée d’une fontaine et d’une réplique du Mercure de Jean de Bologne.

L’ensemble de 112 cases de boutiques constitue un marché au beurre, aux oeufs et à la volaille.

II) La vie des halles

Les commerçants commencent à louer leur emplacement en 1839.
En 1853, un débit de viande à la criée fait son entrée aux halles de la Martinière.

Le 10 décembre 1873, la halle sud est entièrement détruite par un incendie et réédifiée à l’identique dès 1874.
Elle est ensuite définitivement abandonnée en 1903 pour permettre l’élargissement de la rue de la Martinière.
La Ville récupère alors la statue de Mercure pour l’installer dans le passage de l’Argue, où l’on en retrouve, encore de nos jours, une réplique.

Sur le plan architectural, la halle nord est clôturée par des cloisons de béton dans les années 1960 et le lanterneau protégé par des abats-vent.

III) La réouverture fin 2017

Fermée en 2011, la halle de la Martinière voit son histoire rebondir dès l’année suivante, aves trois projets en lice :
– celui de Casino et de la Communauté du Goût , rejeté immédiatement
– celui du collectif de la Halle Mart’
– celui des Producteurs du Goût, associés aux Saveurs du coin.
Le dernier projet, un moment pressenti, fait long feu, suite à un montant de travaux trop lourd et à la découverte d’amiante.

C’est donc l’association Halle Mart’, collectif d’une association d’une soixantaine d’habitants du quartier, adossée à Ethic Foncièrement Responsable, qui remporte la partie.


La halle s’étend sur 432 m2 entièrement repensés et plus lumineux :
– l’épicerie se tient sur 180 m2, dans un esprit de commerce équitable
– la Criée des Monts d’Or choie les amateurs de poissons
– la crêperie bretonne Madamann défend les Bretons (j’avais rien de plus à en dire)
– El Bar des Halles qui a intervertit le l et le e privilégie les circuits courts.

De nombreuses tables, à l’intérieur, et deux terrasses, à l’extérieur, assurent la convivialité d’un lieu séculaire qui, intemporel, passe les âges et se réinvente pour rester à la pointe d’un quartier.