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Marcel Lapierre dans les Journaux
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AFP
Décès de Marcel Lapierre, pionnier du vin « nature » reconnu dans le monde entier
De Gersende RAMBOURG (AFP) –
PARIS — Marcel Lapierre, pionnier du vin « nature » dans le Beaujolais, décédé lundi à 60 ans, était connu dans le monde entier comme le chef de file d’une génération de vignerons français attachés à intervenir le moins possible sur le vin.
Ces vins naturels, très à la mode à Paris, New York, au Japon ou en Scandinavie, représentent un marché de niche en plein développement, qui séduit de nouveaux consommateurs dans la mouvance du bio et de la quête de produits « authentiques ».
Pendant la vinification, « on intervient très peu, on se contente de guider. Je dis souvent pour rigoler que ce sont des vins de fainéants et de radins », confiait le vigneron à l’AFP en février.
M. Lapierre, dont le Morgon fruité couleur framboise, au col fermé par de la cire rouge, est l’une des friandises préférées des amateurs de vins naturels, n’était « pas un puriste, ce qui le rendait encore plus intéressant », souligne Caroline Furstoss, sommelière au Shangri-la à Paris, interrogée par l’AFP.
Toujours soucieux de la qualité et du goût de son vin, cet homme affable, à la barbe fournie, n’était pas un ayatollah du vin 100% sans soufre.
Ce passionné a « beaucoup oeuvré pour hisser le Beaujolais » – à la réputation très abîmée par la piètre qualité du Beaujolais nouveau – « au niveau qu’il mérite », souligne la sommelière, notamment en travaillant de vieilles vignes, ce qui se fait peu dans la région.
Un vin nature, « c’est comme un fromage au lait cru face à un fromage industriel » disait Marcel Lapierre.
Quand il reprend l’exploitation familiale dans les années 1970, il fait du vin « comme on me l’avait appris à l’école »… Avant de se rendre compte, au bout de quelques années, qu’il ne lui « plaisait pas au goût ».
Virage à 180 degrés. Il se lance dans le bio et la biodynamie, cultivant sa vigne sans engrais ni désherbants, et commence à vinifier avec un minimum de soufre et sans ajout de levures.
Avec l’aide de copains biochimistes, il fait le même vin que son père et son grand-père, « mais avec des outils modernes permettant de maîtriser le processus. Les anciens, eux, avaient régulièrement des accidents, et devaient jeter des cuvées entières au caniveau ».
Marcel Lapierre fait des émules dans le Beaujolais, notamment ses amis Jean-Paul Thévenet ou Jean Foillard, dont les vins sont aujourd’hui très connus, y compris à l’étranger.
« C’est aussi grâce à lui que les bistrots parisiens ont recommencé à servir du Beaujolais il y a plus d’une vingtaine d’années, avec ses vins sur le fruit, des vins de soif de qualité », rappelle Agnès Foillard, l’épouse de Jean, interrogée par l’AFP.
Au-delà du Beaujolais, Marcel Lapierre « est à l’origine des vins nature en Loire », région française où ils sont les plus nombreux actuellement.
Son fils Mathieu, cogérant du domaine à Villié-Morgon depuis 2005, « continuera à perpétuer les valeurs de l’entreprise familiale », a indiqué à l’AFP l’Interbeaujolais.
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Marcel Lapierre, a Beaujolais grower and producer who played a leading role in rejuvenating the diminished reputation of the region’s wines, died Sunday in Lyon, France. He was 60.
The cause of death was melanoma, said Kermit Lynch, the American importer of his wines. Mr. Lapierre was a rigorous, relentlessly experimental winemaker. He and a group of three other producers were instrumental in demonstrating to the world that Beaujolais had far more to offer than its often insipid mass-market nouveau wines.
Rather than these fruity, happy-go-lucky concoctions, Mr. Lapierre and his colleagues, Jean Foillard, Guy Breton and Jean-Paul Thévenet, produced wines of depth, nuance and purity that nonetheless retained the joyous nature of Beaujolais.
Mr. Lynch remembered the first time he tasted a Lapierre Morgon, from the 1989 vintage. “That bottle was so convincing to me,” he said on Monday. “He and his gang were so different from everything going on.” Mr. Lynch long ago called Mr. Lapierre and his like-minded colleagues the Gang of Four. The name stuck, even as the loose group of friends came to include many more than four.
Mr. Lapierre was born April 17, 1950, into a country exhausted by two world wars. When salesmen appeared, offering new, labor-saving technologies, chemical fertilizers, herbicides and pesticides, many vignerons did not require much convincing to cast aside the labor-intensive traditions of generations. The result was a sort of banalization of Beaujolais.
The problems for the region were eventually made worse by the growing popularity of Beaujolais nouveau. When Mr. Lapierre took over his family’s domain in Villié Morgon in 1973, the quaint harvest custom of making a new wine for immediate consumption was about to explode into a worldwide phenomenon. By the end of the 1970s, with the aid of aggressive promotion, cities from London to New York to Tokyo would be counting the minutes until the third Thursday of each November, the official release date, when wine shops could unveil the stored cache and proclaim, “Le Beaujolais nouveau est arrivé.”
The popularity of nouveau tilted the priorities of the region. As more and more Beaujolais production went into nouveau, growers no longer made a pretense of striving for quality. When the market for nouveau diminished, growers in the lesser regions of Beaujolais were stuck with an oversupply of poor wine, and the public was stuck with an image of vapid wine meant to be drunk immediately.
In the 1970s, Mr. Lapierre made his wines in the conventional manner of the times. But by 1981 he had come under the influence of Jules Chauvet, a Beaujolais wine dealer and scientist who advocated avoiding the use of chemicals as far as possible. Mr. Lapierre adopted organic viticulture, decided he would no longer add yeast to induce fermentation, and reduced or eliminated the amount of sulfur dioxide he would add to the wine.
Sulfur dioxide has been used as a preservative in wine for centuries, but can alter the experience of a wine, the way viewing a work of art through glass differs from a direct view. Used in excess, it can mask a range of sins, and many leading winemakers today try to use as little as possible. But to use no sulfur is risky and requires absolute rigor in shipping and storing the wines.
“It affects the very shape of the wine,” said Mr. Lynch, who does not buy wine without sulfur from any producer other than Mr. Lapierre. “The wine with no SO2 is very voluptuous and rounded. With SO2 it’s very squared-off to me.”
In recent years Mr. Lapierre’s son, Mathieu, had taken over winemaking duties for his father. Mr. Lapierre is also survived by his wife, Marie, and two daughters, Camille and Anne.
Why had he changed his methods in 1981?
“Because the wines I made didn’t satisfy me, and the wines from elsewhere that I liked weren’t made in the modern style,” he told the quarterly The Art of Eating in 2004.
“I’m just making the wine of my father and grandfather,” he said, “but I’m trying to make it a little better.”
Marcel Lapierre, 60, Maker of Fine Beaujolais Wines – Obituary (Obit) – NYTimes.com 13/10/2010
L’un des pionniers de la viticulture biologique est mort
20minutes.fr
DÉCÈS – Marcel Lapierre, vigneron dans le Beaujolais, s’était lancé dans la biodynamie en 1981…
La nouvelle s’est répandue plus vite aux Etats-Unis qu’en France. Marcel Lapierre, viticulteur du beaujolais pionnier dans la biodynamie et le vin bio, est mort a 60 ans, des suites d’une longue maladie dans la nuit de dimanche a lundi, a Villié-Morgon, dans son domaine.
≪C’était un vigneron mythique avec de vraies convictions, témoigne Daniel Bulliat, président de l’appellation beaujolais-villages a 20minutes.fr. Il a su mettre en avant sa région a Paris et dans le monder entier. Il avait les deux facultés, de savoir produire et vendre.≫
Un minimum de soufre et pas de désherbants
Marcel Lapierre avait décide en 1973 de reprendre l’exploitation de ses parents a Villié-Morgon. Sous l’impulsion du chercheur Jules Chauvet, père des vins naturels, il s’était lance en 1981 dans la biodynamie. Il cultive la vigne sans engrais ni désherbants et vinifie avec un minimum de soufre et sans ajout de levures.
Marcel Lapierre ≪a beaucoup œuvré pour la promotion et la notoriété mondiale du beaujolais≫, relève l’Interbeaujolais, organisme de promotion du vignoble. Notamment au Japon et aux Etats-Unis, où Eric Asimov, du NewYork Times explique des lundi comment il a su ≪convaincre le monde entier que le Beaujolais pouvait offrir bien plus que les vins insipides vendus en masse.≫
Un «véritable militant»
≪C’était un vigneron qui avait toute sa place sur les plus grandes tables, en France et a l’etranger≫, souligne Gille Paris, le président des Crus du Beaujolais. Son fils Mathieu, cogérant du domaine ≪Marcel Lapierre≫, continuera a perpétuer les valeurs de l’entreprise familiale et de son père qu’il considérait comme un ≪véritable militant≫ sachant transmettre son savoir-faire et son gout du terroir au grand public.
L’un des pionniers de la viticulture biologique est mort – 20minutes.fr
Liberation
Le «biojaulais» perd son père, Marcel Lapierre
Décédé lundi à 60 ans, Marcel Lapierre était le pionnier du vin «naturel» dans le Beaujolais. Un vin naturel, «c’est comme un fromage au lait cru face à un fromage industriel», disait-il. Pendant la vinification, «on intervient très peu, on se contente de guider. Je dis souvent pour rigoler que ce sont des vins de fainéants et de radins», confiait le vigneron, qui cultivait sans engrais ni désherbant. Il est recommandé de boire un coup de morgon à sa mémoire.
Etc …